samedi 11 juin 2016

LE RECATAIRE NOUS DÉVOILE LA "BAUME DES BAUX"




1734   LA BAUME DES BAUX
 Une bergerie pas commune


 Baume d'Antoine Heraud du mas des Roches, située à Las Ondes sise aux Baux






On ne trouve citées sur le compoix de 1734 que deux grottes, ou baumes, situées sur le territoire de l'ancienne communauté d'Aiguèze. La première, bien connue de tous les préhistoriens pour abriter de célèbres gravures rupestres, ne nous intéressera pas ici. Nous allons plutôt, pour une fois, nous pencher sur la seconde cavité citée dans notre document du 18ème.
  
Tout d'abord il faut préciser que, s'il n'y a que deux abris naturels couchés sur ce document d'imposition, c'est qu'il s'agit de propriétés appartenant à des particuliers. Toutes les autres grottes, situées sur le territoire qui nous intéresse, appartenant à la communauté...
  
Cette seconde baume citée, sur laquelle nous allons nous pencher, était la propriété en 1734 d'Antoine Heraud. Celui-ci résidait aux "Granges des Roches". Ce lieu, qui est devenu aujourd'hui "Les Granges", est un petit hameau entre St Martin et Sauze.
  
Localisation et toponymie: Cette baume, qui est en réalité un abri sous roche, se trouve au lieu anciennement appelé "Las Ondes". Ce lieu est situé au quartier, également appelé à cette époque reculée, "Les Baux" (face au hameau de Sauze). Sur le cadastre de 1830 ces anciens toponymes disparaissent, on trouve à la place "La Jouanade et le Jet" et sur le cadastre actuel "La joannade et le Jel". Jel étant bien sûr une erreur grossière commise par un préposé au cadastre (On trouve aussi "Joanade et le Fet"). L'appellation "Jet", qui a donné notre "Giet", est en réalité un lieu, situé en bordure de falaise, duquel les bucherons jetaient leurs charretées de bois. Ce bois était ensuite récupéré par les bateliers du Borian ou de St Martin, puis transporté vers quelques villes en aval de la rivière...
  
Les propriétaires: Tout le travers avec les droits s'y rattachant, depuis le Borian jusqu'au "Serre de Ribeyrol", appartenaient avant le 15ème siècle à la famille De Sabran.

Le 4 mai 1430, par acte reçu par Me Guillaume Le Bègue, notaire à Pont-St-Esprit, Anthoine De Sabran vends ce terroir à la communauté d'Aiguèze pour la somme de 40 florins.

On trouve un acte de 1460 où la communauté stipule qu'il est fait interdiction aux habitants "de ne couper aucun bois pour leur chauffage au Deves appelé les Baux".

Aucun document ne permet de citer un propriétaire particulier pour la baume qui nous intéresse avant le 18ème siècle. Comme on a pu le voir, les plus anciens propriétaires privés sont de la famille Heraud du mas des Roches.

En 1830 c'est François Vendéol qui en sera l'heureux propriétaire, la parcelle de plus de 5000m² est cadastrée en A106 et désignée comme pâture. La Baume n'est pas spécifiée car n'augmentant pas le revenu.

Au début du 20ème siècle cette parcelle, comme toutes les autres attenantes, seront "confisquées" pour satisfaire un projet de barrage. La famille Ventajol qui possédait là une parcelle assez conséquente, ne put s'offrir avec la somme octroyée, qu'une concession au cimetière du village...

L'abri sous roche: On rencontre très souvent sur notre commune, le long des gorges, des cavités aménagées en bergerie. Mais il n'est pas courant, et même très rare, de trouver un abri naturel cité sur un ancien cadastre. C'est, à vrai dire, à cette rareté que cet article est dédié.

Cet abri est une longue avancée rocheuse qui, une fois aménagée, permit d'en faire une bergerie à moindre frais. Un long mur en pierres sèches fut édifié sur le pourtour pour créer une zone fermée interdisant la fuite du bétail. La surface utile ainsi obtenue était d'environ 30m². Il est utile de préciser que jusqu'au 19ème siècle le loup sévissait sur notre commune, et qu'une bergerie était de toute nécessité pour autoriser un juste repos au berger... Cette bergerie s'ouvrait sur une grande parcelle complantée en 1734 de vignes et d'oliviers, parcelle qui sera désignée comme pâture au 19ème. On trouve encore aujourd'hui sur ce terrain et ceux attenants quelques vestiges d'oliviers qui mériteraient d'être dégagés...



Voilà pour cet aperçu sommaire d'une parcelle pas commune, située sur notre territoire, mais qui, suite au partage des bois au 19ème, se trouve aujourd'hui englobée dans les biens privés de la commune de St Martin... Et c'est bien dommage...






Lou Récataïre

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