dimanche 13 mars 2016

LES DOCUMENTS QUE J'AI RASSEMBLES POUR LE CENTENAIRE DE LA GUERRE 14 18 1ere, 2e et 3e PARTIES


En tant que Maire j'avais favorisé l'organisation de veillées à thème avec le soutien des associations notamment CULTURE ET LOISIRS et LA JOIE DE VIVRE. C'est ainsi que javais prévu une veillée sur la Guerre de 14/18 qui a concerné un grand nombre de familles de notre village puisque 25 jeunes y ont laissé leur vie.

Il me semblait important que nous fassions un travail de mémoire sur leur sacrifice pour la PATRIE. Je remercie Françoise JACQUIN née FONTANILLE qui m'a autorisé à utiliser le carnet de son grand-père relatant son séjour au front.


)
VEILLÉE SUR LA GUERRE 14/18  ET SES CONSÉQUENCES SUR NOTRE VILLAGE

NOUS RECHERCHONS TOUS DOCUMENTS CONCERNANT LA GUERRE 14/18
ET SE RAPPORTANT A NOTRE VILLAGE
(lettres, photos, cartes postales, articles de presse de l’époque, objets divers,
et anecdotes transmises oralement, etc...).
Didier VENTAJOL archiviste communal les recensera et en prendra note ou copie
pour assurer leur conservation dans les archives de notre village.

RENDEZ-VOUS SALLE DE L’ANCIENNE ECOLE le VENDREDI 14 JANVIER 2005 20h30
POUR EXPOSER TOUS LES DOCUMENTS, ECOUTER TOUTES LES ANECDOTES,
et RECONSTITUER LE PUZZLE HISTORIQUE DE CETTE PERIODE SANGLANTE
POUR NOTRE VILLAGE ...

L’invitation à cette veillée est faite par l’ Association « Culture et Loisirs » pour la partie historique
et l’Association « La Joie de Vivre » pour la partie conviviale





MAIRIE INFOS DE FEVRIER 2004

"Les organisateurs ne s’attendaient pas à remplir la salle pour cette première veillée de l’année. C’est pourtant ce qui s’est passé, malgré l’absence de quelques grippés.

Il faut dire que le sujet est passionnant : notre village pendant la guerre de 14/18. Même si les témoins de cette époque sont de plus en plus rares, il convient tant qu’on a encore la mémoire de ce qu’ont raconté les poilus dans chaque famille d’ en faire profiter la mémoire collective.
Une exposition de documents : contexte historique de chaque année de guerre, fiche « internet » de chaque poilu « mort pour la France », quelques documents concernant la municipalité de l’époque (3 conseillers présents pour délibérer sur les « vêtements chauds pour les soldats » le …. 1916) , les élections de 1919 avec la liste unique « liste des poilus » qui a installé SUAU Marius maire et VINCENT Camille adjoint, de nombreux ouvrages concernant cette période apportés par les participants, dont le « journal » de Paul FONTANILLE confié à la municipalité et au « récataïre » archiviste municipal par Françoise JACQUIN sa petite-fille, des objets de la guerre : casques, masque à gaz, douille d’obus, etc… et en bonne place  , le panneau métallique où sont vissées les plaques émaillées de 17 poilus aiguézois « morts pour la France » (sur 25 pourquoi en manque-t-il 8 ?).

Le maire a animé la soirée avec un dosage de textes ou poèmes émouvants écrits par des soldats à chaud, un cadre historique, les témoignages des participants exposant les objets de l’époque, la lecture par Françoise JACQUIN de quelques passages du journal de son grand-père et enfin l’intervention de spécialistes de cette guerre ( en particulier Michel BENOIT de Bagnols sur Cèze), notamment de la bataille de DIEUZE dont parle Paul FONTANILLE qui a permis d’apporter un éclairage historique sur cet épisode de défaite cruelle qui aurait été imputée au 55e Régiment d’Infanterie dans lequel se trouvaient de nombreux  »méridionaux»

Françoise JACQUIN a accepté que Michel BENOIT de Bagnols, le spécialiste de cette époque qui donc était présent et qui nous a fait profiter de ses recherches (notamment sur le 55e RI) puisse utiliser les notes de son grand-père pour faire progresser la connaissance des évènements de cette période.

L’association « culture et loisirs » et la mairie ont demandé que leur soit communiquée la version numérisée du document quand elle serait terminée.

La soirée s’est terminée par le gâteau des rois et le verre de vin blanc, comme toutes les veillées du temps passé. On en redemande !"


QUELQUES MOMENTS DE CETTE SOIREE :


1 - Paul FONTANILLE né à AIGUEZE en 1885 Sergent major à la 3e compagnie du 6e bataillon des chasseurs écrits le 8 septembre 1914 a écrit son "journal de guerre" dont une copie nous a été remise par sa petite fille Françoise FONTANILLE JACQUIN : au service des archives municipales d'AIGUEZE à l'occasion d'une soirée que j'avais organisée et animée en tant que Maire au sdujet des 25 poilus aiguézois "morts pour la France" au cours du conflit de la geurre 14/18. Une autre copie ayant été remise à Michel BENOIT de Bagnols sur Cèze, spécialiste de cette époque et présent à la soirée.

Un premier extrait du journal de Paul FONTANILLE :


« La 3e compagnie en tête du bataillon ayant reçu l’ordre d’appuyer le mouvement nous débouchons à notre tour, colonnes par huit sur le plateau. Les balles sifflent, des hommes tombent, nous enjambons morts et blessés. Lâchés par le 111e, nous restons seuls en première ligne, pris de face et de flanc par les mitrailleuses (une trentaine d’hommes dont mon fourrier Coingt sont déjà tombés).
Nous recevons l’ordre de nous replier à 150 m en arrière à l’abri d’un pli de terrain. Le lieutenant Marc me désigne pour amorcer le mouvement et arrêter les hommes à l’endroit désigné. Le repli se fera homme par homme à 30 pas car à ce moment il fait grand jour. Ce mouvement s’effectuera bien d’abord pour se précipiter ensuite mais pas sans pertes. Je rassemble ainsi 63 hommes sur 115 que comptait la compagnie le matin. Pendant ce repli, les balles sifflaient et claquaient si nombreuses qu’à chaque pas de course, on entrevoyait la mort ...
Les autres unités du bataillon ont arrêté le recul du 111e et baïonnette au canon, l’ont ramené à la lisière du plateau .
A notre gauche, le 24e n’a pas débouché du bois dans lequel il s’était engagé malgré les demandes du chef de bataillon Lançon commandant le 6e.
Le général arrive et révolver au poing fait la chasse aux fuyards du 111e. Il restera avec nous toute la journée sur la ligne de feu.... »

L'histoire de ces années de guerre est un sujet passionnant pour notre village tant l'impact a été terrible sur la vie quotidienne pendant la guerre de 14/18.


Même si les témoins de cette époque sont de plus en plus rares, il convient tant qu’on a encore la mémoire de ce qu’ont raconté les poilus dans chaque famille d’ en faire profiter la mémoire collective.


2 - Quelques anecdotes :


la municipalité de l’époque : 3 conseillers présents pour délibérer sur les « vêtements chauds pour les soldats » en 1916) ,


les élections de 1919 avec la liste unique « liste des poilus » qui a installé SUAU Marius maire et VINCENT Camille adjoint,


le « journal » de Paul FONTANILLE confié à la municipalité et au « récataïre » archiviste municipal par Françoise JACQUIN sa petite-fille,


des objets de la guerre : casques, masque à gaz, douille d’obus, etc…


le panneau métallique où sont vissées les plaques émaillées de 17 poilus aiguézois « morts pour la France » (sur 25 pourquoi en manque-t-il 8 ?).


La bataille de DIEUZE dont parle Paul FONTANILLE cet épisode de défaite cruelle qui aurait été imputée au 55e Régiment d’Infanterie dans lequel se trouvaient de nombreux "méridionaux" Le 55e RI tenait garnison à Pont St Esprit et Aix en Provence.

Nous avons appris que les soldats originaires de notre région étaient regroupés dans quelques mêmes régiments ou régiments voisins. C’est ainsi qu’on peut comprendre que LACOUR André et ARNAUD Marius aient été tués le même jour au même endroit.


On note que la famille LACOUR a payé un lourd tribut à la guerre : trois frères tués la même année .


On a appris que Paul FONTANILLE se trouvait avec son frère et qu’il a lui-même participé aux recherches pour tenter en vain de retrouver son corps.


3 - Témoignage sur l'atrocité de la vie au combat :


"Ce matin, on a donné double ration d'eau de vie Imagine ce que peut-être un assaut à l'arme blanche. Ces aciers fins et blancs au bout du fusil, tenus par nos mains crispées. Ce combat, est ce qu'on peut demander de plus terrible à nos corps faibles, tremblants, mortels. On respire un bon coup, avant de plonger, avant le bond dans l'inconnu J'ai peur de l'inconnu, Peur de sortir, peur de me battre Avec une sorte d'inquiétude animale, serrés les uns contre les autres Tous se taisent, Nous sommes, 50 empilés dans ce réduit, si serrés, que nous ne pouvons faire mouvement Nos pieds enfoncés dans la terre se gèlent avec elle Debout, j'ouvre les yeux. La terrible réalité m'apparaît Nous allons partir à la mort Nous finissons par marcher dans un demi sommeil Inconsciemment, sans ordre, sans voir et sans penser Comme des bêtes Dans cette atmosphère où l'on sent la mort insaisissable On entend des cris des ordres, venus d’ on ne sait où Le signal de départ vient d'être donné Les coups de fusils commencent à claquer Et bientôt un barrage d'acier tombe sur nos os Bientôt ce sont des cris, des hurlements d'horreur Des hommes tombent, cassés en deux dans leur élan Il faut franchir la plaine, balayée par les balles, les membres disloqués, la figure noire, horrible Nous arrivons prés d'eux et un terrible corps à corps s'engage Les fusils ne peuvent plus nous servir et c'est à l'aide de nos pelles que nous frappons On titube On voit un tourbillonnement d'hommes, qu'on ne reconnaît pas, qu'on entend plus
Je saigne du nez et des oreilles
Je suis fou Je ne voit même plus le danger Je n'ai plus songé à rien Mon rôle est fini Un de mes camarades apparaît, bégayant, ahuri, presque fou. Je me fais tout petit, Je me vois les reins brisés, étouffant, creusant la terre de mes mains crispées et là, tout près de moi, s'élève une monotone plainte d'enfant qui gémit et chantonne: « J'ai mal. Maman. Maman. Mon Dieu je vais mourir ... "
Louis CORTY


SOUS FORME D’UN FEUILLETON, JE VAIS VOUS RETRACER TOUT CE QUE J'AI APPRIS SUR LA PRÉSENCE AIGUEZOISE DANS CETTE AFFREUSE GUERRE MONDIALE .


TOUT D'ABORD UNE VISITE AU MONUMENT AUX MORTS DE NOTRE VILLAGEdans l’Église et dans le cimetière pour le monument public











LISTE DES 25 "POILUS" Aiguézois "morts pour la France :


1914

DUMAS Marius né le 10/09/1892 décédé à COINCOURT (Meurthe et Moselle) le 16 Août 1914
BARNOUIN Marcel né le 17/04/1891, décédé le 20 Août 1914 à DIEUZE (Moselle)
CHARMASSON Alphonse né le 14/05/1893 décédé à St SOUPPLETS (Seine et Marne) le 12/09/1914

1915

FONTANILLE Augustin Louis né à AIGUEZE le 16 Juillet 1880 décédé à SILLAKERKOFF en Alsace le 10 Mars 1915 (son corps n’a jamais été retrouvé)
BARNOUIN Crecent (Urbain Louis Cressan) né le 27/08/1876 décédé à AVRECOURT (Haute Marne) le 26/03/1915
LACOUR Gilbert né le 30/12/1880 décédé à Notre Dame de lorette (Pas de Calais) le 11/05/1915 LACOUR André né le 23/01/1879 , décédé à Bois de La Grurie (Marne) le 20/06/1915
ARNAUD Marius né le 11/08/1875, décédé à Bois de la Grurie (Marne) le 20/06/1915
DUBOIS Georges né le 26/03/1892 décédé à BRAUX Ste COHIERE (Marne) le 21/06/1915
MERCIER Marius né le 1/08/1892, décédé à Verdun sur Meuse (Meuse) le 30/06/1915
LACOUR Camille né le 18/07/1884 décédé à HARAZEE (Marne) le 8/09/1915
DUFOUR Hippolyte né le 22/10/1894, décédé à Ferryville (Tunisie) le 2/10/1915
VENTAJOL Casimir né le 10/05/1878 décédé à CUPERLY (Marne) le 10/10/1915

1916

REYNAUD Auguste né le 23/10/1880 décédé à Thiaumon (Meuse) le 29/06/1916
DALZON Ludovic né le 27/05/1896, décédé à la Tranchée de Joston le 17/09/1916
DUFOUR Adrien né le 6/03/1881 décédé à La Côte du Poivre (Meuse) le 17/12/1916

1917

REVIRE Joseph, Auguste né le 9 Août 1895 à Aiguèze décédé à l’hôpital de CHERBOURG dans la Manche le 19 Mars 1917 de « maladie ».
VENTAJOL Ernest né le 28/10/1883, décédé à Braye en Lamnois (Aisne) le 8/05/1917
ALLAUZUN Louis né le 20/04/1896 décédé à Mont Haut (Marne) le 21/07/1917
DURIEU Germain né le 7/09/1891, décédé à Sakulévo (Macédoine) le 18/08/1917
VERNET Louis né le 11/11/1875 décédé à Vacherauville (Meuse) le 19/08/1917

1918

GADILLE Ernest (Lucien) né le 13/10/1898 décédé à JUVINCOURT (Marne) le 12/03/1918
CHARMASSON Émile né le 4/01/1896 décédé à la ferme de JONCHERY (Marne) le 15/07/1918
FADAT Léon né le 18/11/1896 décédé au camp de WITTENBERG (Allemagne) le 11/11/1918

1919

DURIEU Émile né le 31 Mai 1894 et décédé à son domicile le 24 Septembre 1919 (blessures de guerre)
Référence : www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/


1915 est une année noire pour les aiguézois : 10 victimes sur les 25 que compte notre village ont péri cette année 1915 dont 5 pendant les mois de Mai et Juin, dans le Nord, Nord-Est de la France.



DÉTAILS DE LA PLAQUE ÉMAILLÉE CONSERVÉE DANS LES LOCAUX DE LA MAIRIE : on note qu'elle ne comporte que 17 noms sur les 25 . 
Quelle est l’histoire de ce tableau de plaques émaillées, pourquoi n’y a-t-il que 17 noms sur 25 (il manque : DUMAS Marius, BARNOUIN Marcel, FONTANILLE Louis, DUFOUR Hippolyte, DALZON Ludovic, DUFOUR Adrien, VERNET Louis, GADILLE Ernest) ? 
















































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