dimanche 13 mars 2016

LES DOCUMENTS QUE J'AI RASSEMBLES POUR LE CENTENAIRE DE LA GUERRE 14 18 : 29e, 36e et 37e épisodes



 



PROFONDÉMENT AFFECTÉ PAR LA MORT VIOLENTE DE SON FRÈRE ET PAR LE FAIT QUE SON CORPS N’A PAS PU ÊTRE RETROUVÉ DONC NON INHUMÉ  « DANS LE CERCUEIL QUE J’AVAIS FAIT PRÉPARÉ POUR MON FRÈRE À SAGMATT », FONTANILLE DOIT RELEVER LA TÊTE POUR CONTINUER À ASSUMER SES RESPONSABILITÉS DE CHEF.

A PARTIR DU 13 MARS 1915 :
"Les 3e et 4e compagnies occupent le G.R. que les allemands bombardent violemment. Vers midi une forte colonne ennemie fait irruption sur la 3e compagnie (dont la 2e section, mon ancienne), saute sur une mine. Les autres sections ne se dégagent que très difficilement. Dans ce mouvement, les allemands ont tourné la 4e compagnie qui sera en grande partie faite prisonnière. Les défenseurs du P.R. sont obligés de se retirer s’ils ne veulent pas subir le même sort.
Devant cela, le Lieutenant-colonel donne l’ordre de se retirer sur la 2e ligne au SATTEL.
Ce mouvement se représente à GERMANIA où il y aura un peu de panique, en ce sens que je fais prendre des dispositions pour l’évacuation du matériel et des munitions stockés au SATTEL. C’est la faute de MOREAU qui interprète mal au téléphone les ordres du Colonel et me les transmet suivant son interprétation personnelle. Le lieutenant-colonel m’attrape d’abord. Après explications, il me félicite. Le bataillon perd ce jour-là 2 mitrailleuses."

LA CONTESTATION COMMENCE A NAITRE PARMI LES COMBATTANTS :

"Le lendemain, le Général BLAZER que nous voyons pour la première fois, en fait le reproche au Lieutenant-colonel qui en réponse lui fait remarquer que nous en avions pris 17 ce qui faisait 15 mitrailleuses de rabiot !
Le Général est furieux, il attrape tout le monde. Il réunit un petit conseil de guerre à GASCHNEY au PC de la Brigade où le Lieutenant-Colonel LANION avec son dossier où tous  les faits et ordres sont relatés, surtout ceux concernant l’artillerie. Malgré tout le général donnera ordre à la brigade de reprendre le REICHAKERKOPF. Ordre auquel le Colonel ROUX répondra qu’il ira seul se faire tuer mais qu’il n’y enverra pas sa brigade. (Ces renseignements m’ont été rapportés par le Lieutenant-Colonel lui-même.) "
   
PLUSIEURS ATTAQUES ECHOUENT  LES 21, 22 ,  23 ET 24 MARS   « à cause de l’insuffisance de notre artillerie».
LE 24 MARS : le bataillon est relevé par les unités de la Brigade de Réserve (47e, 63e 64e et 6èe) et vient à GERMANIA. Jusqu’au 29 Mars, le bataillon reste à GERMANIA. Malgré la rentrée des blessés légers et des malades, la 3e Compagnie restait à 90 hommes,  la 4e à 74. On prélève du personnel à la 2e qui a très peu souffert  pour retaper ces unités.

REFUS D'UNE PROMOTION : LE LIEUTENANT-COLONEL  VEUT FAIRE NOMMER FONTANILLE  SOUS LIEUTENANT.
"Je dis non. Je suis encore sous l’émotion de la perte de mon frère. En 19 jours, le bataillon a perdu la moitié de son effectif. Il en est de même parait-il pour les 23e et 24e. Si on ajoute à cela les intempéries, la fatigue, il est facile de conclure que les hommes et les cadres sont à bout."


CONTESTATION PAR RAPPORT AU ROLE DE L’ARTILLERIE :
"Pendant les opérations du REICHAKERKOPF  la troupe n’a pas été suffisamment appuyée par l’artillerie qui parait-il n’avait pas assez d’obus, on ne devait pas tirer par ordre supérieur. En tout cas, mieux appuyés nous n’aurions pas perdu tant d’hommes !
Toujours est-il qu’à la suite du rapport fait par le lieutenant-colonel LANCON, appuyé par le Colonel ROUX (suite aux conseils de GASCHNEY) le Général PUTZ Commandant le détachement des VOSGES, le Général BLAZER Commandant la division sont limogés. Par contre coup, le Colonel ROUX sera déplacé et nous quittera à CORCIEUX quelques jours après."

CONTESTATION SUR LE SERVICE SANITAIRE :
"Notre médecin au poste de secours de SAGMATT reçoit la visite du médecin divisionnaire venu soi-disant inspecter les premières lignes.
Il demande à notre toubib si, dans les tranchées, il y a de l’eau stérilisée ! Le docteur  veut bien lui expliquer la situation et lui faire comprendre qu’alors il est difficile de porter à manger aux hommes, il est impossible d’assurer un service qui n’est pas de toute urgence, alors que tant d’autres questions laissent à désirer.
Ce vaillant divisionnaire se met paraît-il dans une colère folle. Tout cela parce que notre médecin avait fait un rapport faisant ressortir qu’on avait commis la maladresse de faire des attaques sans que des dispositions aient été prises pour l’évacuation des blessés. Ce qui était vrai au début : notre médecin avait dû s’ingénier pour trouver des traîneaux, demander des mulets à l’artillerie pour faire monter les blessés à la SCHLUCHT

29 MARS 1915 : le bataillon quitte GERMANIA à 17h pour GERARDMER. Je reste pour installer nos successeurs et ne pars qu’à trois heures du matin. Moi aussi je suis à bout ! Surtout  moralement ! " 




http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6226880w/f41.image


 



Marie-Christine BARNOUIN HERAUD ancienne secrétaire de mairie, actuellement adjointe au Maire m'a  fait parvenir ce document sur son grand-père. Une citation à l'ordre de la Brigade N° 100 du 10 MAI 1918 :
"Soldat des plus dévoués. A fait preuve du plus grand courage et du plus grand esprit de sacrifice durant les journées du 24 et 25 Avril 1918." signé du Colonel GOUREAU et du Colonel PAULMIER. 




BATAILLE DE LA SOMME EN AVRIL 1918
  • Combats de Hangard-en Santerre du 16 au 28 avril 1918 : c'est là qu'était engagé le 41e Régiment d'Infanterie en AVRIL 1918
Hangard est une commune française, située dans le département de la Somme en région Picardie.

14 – 29 avril

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Hangard

Mouvement vers le front. Engagée dans la 2e Bataille de Picardie:



Résistance sur la ligne Castel, Thennes, Hangard.
Puis organisation d'un secteur dans la région Hangard, l'Avre:
À partir du 24 avril, nouveaux combats très violents vers Hangard.

RÉSUMÉ DES JOURNÉES DES 24 et 25 AVRIL d'après le site :

http://grande.guerre.pagesperso-orange.fr/avril18.html

Mercredi 24 avril
Un coup de main ennemi a été repoussé à l'est de l'Avre, dans la région de Thennes. Nous avons fait des prisonniers. Activité réciproque de l'artillerie en divers points du front de la Somme, de l'Avre et de l'Oise, ainsi que sur la rive droite de la Meuse. Au nord de Seicheprey, il ne reste plus un Allemand dans nos tranchées. L'ennemi a bombardé Reims où plusieurs incendies se sont déclarés. Sur le front britannique, des combats locaux avantageux pour nos alliés ont eu lieu dans le voisinage de Robecq, où les troupes ennemies ont été rejetées de quelques-uns de leurs postes avancés. En Macédoine, l'ennemi a violemment bombardé les villages dont les troupes britanniques et grecques s'étaient antérieurement emparées. Action d'artillerie dans le secteur de Doiran, et de part et d'autre du Vardar. Dans le Trentin, les Italiens ont attaqué et détruit des postes ennemis aux environs de Mori. Ils ont recueilli des prisonniers. Tirs de concentration dans la conque d'Asiago.

Jeudi 25 avril

Quatre avions allemands et deux ballons captifs ont été détruits par nos pilotes. Un cinquième avion a été abattu par le tir de l'infanterie. En outre, seize appareils ennemis sont tombés dans leurs lignes, fortement endommagés à la suite de combats aériens. Notre aviation de bombardement, au cours des deux dernières journées a effectué de nombreuses sorties. 49.000 kilos de projectiles ont été jeté sur les gares, cantonnements, terrains d'aviation ennemis, dans les régions de Saint-Quentin, Jussy Chaulnes, Royes, Ham, Guiscard et Asfeld. Deux incendies ont éclaté en gare de Chaulnes et en gare d'Asfeld. Un dépôt de munitions à l'est de Guiscard a fait explosion. Sur le front britannique, l'ennemi a déclenché, après un violent bombardement, une action locale contre les positions à l'est d'Albert ; il a été repoussé. Nos alliés ont légèrement amélioré leurs positions dans les secteurs de Villers-Bretoneux, Albert et Robecq. Ils ont exécuté de nombreux raids au sud et au nord de Lens, capturé des prisonniers et des mitrailleuses. En Macédoine, les troupes allemandes ont effectué des coups de mains au sud de Doiran et dans la région de Vetrenik.""

ET HISTORIQUE DES  Combats de Hangard-en-Santerre du 10 avril au 28 mai 1918

http://www.41emeri-1418.fr/index.php/la-guerre-du-41eme/historique-sommaire-du-41eme/1918/10-avril-au-28-mai-1918

""Après quelques jours de repos dans la région de Lisle-en-Barrois, le 41eme est embarqué en chemin de fer et transporté en Amiénois, où il débarque le 10 avril 1918.
Depuis le 27 mars 1918, les Allemands ont engagé une puissante offensive à l'est d'Amiens, refoulant devant eux la Veme armée anglaise. Ils ont atteint la ligne générale Montdidier - Mailly - Raineval - Castel - Hangard-en-Santerre - Villers-Bretonneux.
Leur poussée s'exerce encore avec vigueur.

Le 41eme va contribuer à endiguer le flot envahisseur. Le 16 avril 1918, il relève le 141eme R. I. sur le front Hangarden - Santerre (2eme bataillon), Hourges (3eme bataillon); le 1er bataillon est en réserve à Domart-sur-la-Luce, où se trouve également le P. C. du régiment.
Dès le 18, les Allemands recommencent leurs tentatives d'attaque. De fortes patrouilles nous tâtent. Elles sont dispersées par nos grenadiers et laissent des prisonniers entre nos mains.

Le 19, nouvelle attaque plus sérieuse sur le cimetière d'Hangard, accompagnée d'un violent bombardement. A la suite d'un combat corps à corps au cours duquel se signale le sous-lieutenant Sevin, l'ennemi laisse entre nos mains des tués et blessés, dont un officier.
Les 20 et 21, le bombardement ennemi se fait encore plus intense. Nos pertes sont élevées.

Le 22, le régiment, qui a perdu, depuis le 16, 23 tués et une soixantaine de blessés et n'a pu prendre un instant de repos, est relevé par le 7eme R. I. Toutefois, le 3eme bataillon reste en réserve du 7eme dans le ravin de la cote 99. Le reste du régiment est en réserve de division à Thésy et environs.

Mais les Allemands n'ont pas renoncé à leurs desseins. Leur but est de prendre Amiens.
Le 24 avril 1918, dès 7 heures, ils déclanchent une attaque générale entre la Somme et le bois Sénécat. Malgré une très vive résistance des Français et des Anglais, ils réussissent à faire quelques progrès. Le 7eme R. I. perd le cimetière et le village d'Hangard, ainsi que le boqueteau situé au nord de ce village.

L'ennemi commence à s'infiltrer sur le plateau de la cote 99, entre la gauche française et la droite anglaise.

Le 3eme bataillon du 41eme, en réserve dans le ravin à l'ouest de la cote 99, reçoit alors du commandant de l'I. D./131 l'ordre de contre-attaquer pour reprendre le village d'Hangard. 
L'opération est rondement menée. Les tirailleurs allemands qui ont pris pied sur le plateau sont refoulés, mais tous les efforts pour enlever le village et le boqueteau au nord restent infructueux. Nos tirailleurs, cloués au sol par le feu des mitrailleuses ennemies, subissent de lourdes pertes.

A droite, le 1er bataillon arrive jusqu'aux premières maisons d'Hangard, où se livrent des combats corps à corps au cours desquels le capitaine Brunet, les sous-lieutenants Ardisson et Guyornard sont tués.

Les 3eme et 1er bataillons s'organisent le 25 sur le terrain conquis; le 2eme bataillon est mis à la disposition du colonel, et une nouvelle attaque, à laquelle doit participer tout le régiment, est décidée pour le 26 avril. En vue de cette opération, qui est fixée pour 5h15, le 3eme bataillon est relevé en première ligne par le 2eme.

Le 26 avril à 5h15, l'attaque est prononcée avec un entrain admirable. Mais la préparation d'artillerie n'a pas obtenu les résultats cherchés.

Les mitrailleuses ennemies installées à la lisière ouest du village et du boqueteau sont intactes. Les pertes sont immédiatement très sévères. Au 2eme bataillon, le commandant Thomas et le lieutenant Bergougnoux sont blessés, le capitaine d'Antin, le lieutenant de Pully sont tués; au ler bataillon, le capitaine Treint est blessé, la plupart des mitrailleurs et fusiliers-mitrailleurs sont mis hors de combat.

Malgré ces pertes, toute la journée, les 2eme et 1er bataillons saisissent toutes les occasions favorables pour progresser et continuent à s'approcher des lignes ennemies.
L'ennemi, de son côté, ne tente plus aucune progression.
Le 27 avril, il se contente de nous bombarder violemment. Le capitaine Ban, commandant le 3eme bataillon, est grièvement blessé.

Dans la nuit du 27 au 28, le régiment est relevé.
Du 15 au 28 avril 1918, il a perdu 210 tués, dont 8 officiers et 533 blessés, dont 15 officiers.

Après un repos de trente jours à Songeons (Oise), au cours duquel il reçoit des renforts et se réorganise, le régiment est transporté, le 28 mai 1918, dans la région de Villers-Cotterêts. Il débarque le 29 mai à Longpont.""
extrait de l'historique sommaire du 41e 
HENRI CHARLES-LAVAUZELLE






 



QUELQUES JOURS DE REPOS A GERARDMER EN CE DEBUT AVRIL 1915 :


« 31 MARS AU 2 AVRIL : « Alerte… mais pas de suite. On se nettoie, on  change quelques effets. Je couche dans un bon lit. Petit à petit ma peine s’atténue, mais je me demande pourquoi je suis là et pas lui. Le lieutenant-colonel me reparle encore des galons de Sous-Lieutenant, je lui demande ceux d’adjudant-chef. Il demandera s’il peut me nommer. »


3 AVRIL : départ pour CORCIEUX. « Nous cantonnons dans le camp qu’occupait en temps de paix le 31e Chasseurs. Tout y est en désordre : literie, matériel de casernement,… Que de choses qui se perdent ou se gaspillent.


Du 4 AU 17 AVRIL : séjour à CORCIEUX. Un renfort comprenant beaucoup d’hommes de la classe 15 arrive. Il paraît mieux instruit que les précédents. Ces quelques jours sont employés à amalgamer ces jeunes, à les préparer  à la vie de campagne. Le colonel ROUX nous quitte, il part dans le secteur de BELFORT. Il est remplacé par le Colonel LACAPELLE qui nous passe en revue et nous produit une fâcheuse impression (cheveux, tenue, etc…) des hommes ont des pantalons déchirés, comment faire ? Je fais nettoyer le camp, on douche les hommes, on étuve les effets pour détruire les poux, mais comme on ne peut pas tout étuver, le résultat ne sera pas brillant….


18 AVRIL : A minuit, direction GASCHNEY : départ en camions. Une attaque doit avoir lieu dans la journée. La 4e compagnie seule sera engagée avec la 15e brigade, les autres unités restant en réserve. Remplacés par les unités d’infanterie, ordre est donné au bataillon de rentrer à GERARDMER. Personnellement  je pars plus tôt pour aller à la SCHLUTZ reconnaître les autos qui doivent venir prendre les sacs. Les sacs embarqués, je saisis l’occasion pour me faire transporter moi-même et j’arrive à GERARDMER à 3h. Le cantonnement ayant été préparé par le T.R. je n’ai plus qu’à m’allonger sur la paille en attendant les unités.


20 AVRIL : « à midi, départ pour CORCIEUX. Je pars avec le campement. Des hommes sont souls, aussi il y a un peu de désordre. Le Lieutenant-Colonel rouspète, mais qu’y faire ? C’est la guerre, il faut être indulgent. »


LOUIS FONTANILLE SE PREPARE A ACCEPTER L’OPPORTUNITE DE DEVENIR INSTRUCTEUR :


« Dès son arrivée, le  secrétaire du Colonel, BEDET me donne communication d’une circulaire du GQG prescrivant aux corps de troupes d’envoyer dans leur dépôt un officier ou sous-officier susceptibles d’être nommé, faire l’instruction de la classe 1916. J’avoue que cela ne me déplairait pas d’autant plus que le colonel a été avisé qu’il allait être désigné pour prendre le commandement d’une brigade de réserve à GASCHNEY.


Il me fait appeler et me demande si cette désignation me ferait plaisir. Je dis OUI. Il fait établir immédiatement l’état de proposition. Au même moment, la brigade lui annonce qu’il faut faire des nominations d’adjudant-chef. Aussitôt il me dit : « je vous nomme aujourd’hui même. Mais il reçoit en même temps l’avis d’aller prendre le commandement de la Brigade. C’est un bel avancement pour lui. Néanmoins on sent qu’il regrette son 6e et nous l’aimions bien, nous le regrettons aussi


Dans l’après-midi du 22 AVRIL, le Lieutenant-colonel LANÇON (voir document ci-dessous) réunit le Bataillon pour faire ses adieux. Il pleure. Au bureau il nous embrasse tous, nous pleurons aussi. Il doit rejoindre le soir même son nouveau poste. De mon côté je fais mes préparatifs de départ. »


LE VOYAGE  VERS NICE PERMET UNE ETAPE AVEC LA FAMILLE A AIGUEZE :


« Dès le matin  j’avais télégraphié à BERTHE alors à SILHAC de descendre à AIGUEZE ? J’avais fait signer au Lieutenant-Colonel une autorisation de m’arrêter chez moi.


23 AVRIL : je quitte CORCIEUX à 9h. Je me demande si c’est bien moi qui tourne le dos à l’ennemi.


Déjeuner au buffet d’EPINAL (interdiction de sortir de la gare). JUNEY 18H, CHALINDRY 21H ; J’attends jusqu’à minuit un train pour DIJON où j’arrive à 5 heures. De DIJON je préviens mes parents de mon arrivée mais sans pouvoir préciser l’heure. Lyon 15h, BOLLENE 21h. Personne à la gare. Je laisse ma cantine et me mets en route à pied. Au bout du pont de PONT ST ESPRIT, BERTHE et Papa m’attendent. J’entends le cri de « PAUL ! » que pousse BERTHE . En m’apercevant, elle pleure, papa aussi. Moi je suis hébété. Nous partons tout de suite pour AIGUEZE. Scène poignante avec Maman en parlant de l’absent que j’ai laissé là-bas.


25 AVRIL : REPOS A AIGUEZE, visite des parents et amis.


26 AVRIL ; départ pour NICE


27 AVRIL : je me présente au commandant du dépôt le Capitaine BOISSIER que tout le monde, je ne sais pourquoi, appelle Commandant. Je suis affecté à la COMPAGNIE D’INSTRUCTION (12e Compagnie, capitaine HELIE)
Le Commandant du dépôt a été avisé télégraphiquement de ma nomination au grade de Sous-Lieutenant.
Je revois des camarades, des anciens encore là. Aux questions qui me sont posées je réponds vaguement, je me rends compte que je ne suis pas dans mon état normal. Quelques temps après lorsque le malaise est dissipé, le Lieutenant FAYOLLE et BAYLON (responsable du matériel) avoueront m’avoir trouvé tellement drôle qu’ils avaient craint pour mon état mental. »
Paul FONTANILLE PREND CONSCIENCE QU’ICI IL N’Y A PAS LA GUERRE !
« Je suis particulièrement choqué de voir les gens rire, vaquer à leurs affaires, vivre une vie normale. C’était pourtant bien naturel : la guerre est au front, ici c’est l’arrière !
Du 23 AVRIL AU 12 MAI : Secondé par mon camarade ROUGIER,  je prends en main l’instruction ébauchée par CROS de la classe 16. »
Il faudra quitter le calme de Nice puis Brignoles début DECEMBRE. La guerre continue…




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